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Le père Jacques Mourad nouvel archevêque de Homs

Frères et soeurs, chers amis, nous avons appris avec une grande joie et une émotion profonde la nomination du Père Jacques Mourad comme archevêque de son diocèse de Homs. Au fil des années, Jacques est devenu un ami de nos communautés paroissiales et notre joie était grande de l’accueillir en octobre dernier et de prier avec lui, demandant inlassablement au Seigneur de protéger le peuple syrien si durement éprouvé et les communautés chrétiennes si fragilisées et si courageuses. Au nom de notre ensemble paroissial, le Père Benoît a adressé au Père Jacques un message d’encouragement pour l’assurer de notre prière dans cette nouvelle étape de sa vie et de son ministère.

Syrie, le moine kidnappé par l’état islamique Jacques Mourad nouvel archevêque de Homs

 

Le pape a donné son assentiment à l’élection du synode des évêques de l’Église patriarcale d’Antioche des Syriens. Ancien prieur de Mar Elian en Syrie, Mourad avait été enlevé par l’Etat islamique et s’était évadé après environ cinq mois de captivité

Tiziana Campisi – Cité du Vatican

 

Le Père Jacques Mourad, moine et prêtre syro-catholique, a été élu par le Synode des évêques de l’Église patriarcale d’Antioche des Syriens archevêque de Homs des Syriens. Le pape François avait déjà donné son assentiment au choix du père Mourad, enlevé le 21 mai 2015 par des djihadistes au monastère de Mar Elian, en Syrie, à Qaryatayn, où il était curé, et retenu prisonnier pendant cinq mois.

Né à Alep il y a plus de 53 ans, après être entré au Séminaire de Charfet, au Liban, formation en théologie et liturgie, il entre dans la Communauté monastique syrienne de Deir Mar Musa Al-Abashi, dont il est le co-fondateur. Il y prononce ses vœux le 20 juillet 1993, puis le 28 août il est ordonné prêtre et incardiné dans l’archéparchie de Homs des Syriens. De 2000 à 2015, il a été responsable du couvent de Mar Elian et de la paroisse de Qaryatayn. Après l’enlèvement, il est resté dans les succursales des monastères de Cori (Italie) et Sulaymanyah (Irak). De retour en Syrie en 2020, il était jusqu’à présent vice-supérieur et économe de la Communauté de Mar Elian.

 

Le père Mourad a raconté l’histoire de son enlèvement dans le livre « Un moine en otage. La lutte pour la paix d’un prisonnier de djihadistes », écrit avec le journaliste Amaury Guillem, publié en Italie par Effatà. Il considère son temps pris en otage par des terroristes djihadistes en Syrie comme une expérience spirituelle. Pour lui donner force et sérénité la prière du Rosaire et les enseignements de Paolo Dall’Oglio. De ces jours de violences, de harcèlement, de privations, de tortures psychologiques et physiques, le Père Jacques se souvient de son transfert dans une prison près de Palmyre, après les trois premiers mois de captivité à Raqqa, et de sa rencontre avec 250 chrétiens de sa communauté. On leur a dit qu’ils seraient ramenés à Quadratin, qu’ils seraient soumis à une série d’interdictions lourdes, mais qu’ils pourraient à nouveau célébrer la messe parce qu’ils n’avaient pas apporté d’armes contre les musulmans. « Avant tout, j’ai compris que ceux qui décident de ne pas pratiquer la violence peuvent changer l’attitude de ceux qui ont l’habitude de prendre les armes – a-t-il déclaré à Vatican News -. Nous avons été sauvés grâce à notre vocation de chrétiens, témoins de paix ».

Confiance dans le dialogue interreligieux et le pouvoir de la prière

 

Pour le Père Mourad « la confiance dans le dialogue est un principe, elle n’est pas liée à l’attitude des autres ». « Derrière le terrorisme actuel – a-t-il expliqué – il y a plutôt un réseau politique qui utilise tout pour faire le mal. Ce n’est pas un réseau inspiré directement de l’islam mais justement d’un projet politique ». Le religieux a également déclaré que les chrétiens doivent « éliminer cette façon de penser, inspirée par certaines propagandes, selon laquelle tout musulman est un terroriste », ajoutant qu’il y a « un besoin de plus d’humilité et de clarté dans notre vie et dans notre relation avec les autres. Nous avons besoin de lire profondément l’Evangile pour le vivre correctement ». Les djihadistes lui ont demandé de se convertir à l’islam en tenant un couteau sous la gorge, mais la paix intérieure, l’énergie et la sérénité qui découlaient de la prière ressortent des pages du journal de son emprisonnement. « Je peux dire que j’ai reçu des dons de Dieu au moment même où je vivais dans ma prison – dit-il -. Je ne peux pas oublier la force, le courage qui m’ont permis de regarder ces djihadistes en face et de leur transmettre l’amour de Jésus. Dans ces situations, Dieu m’a surtout fait le don d’un sourire, et c’est un fait qui m’a mis mes geôliers. Ils se demandaient comment il était possible pour un prisonnier de sourire et même moi je ne peux pas expliquer où j’ai trouvé la force. Dès que j’ai commencé à prier le chapelet, chaque douleur, chaque peur a disparu