Cathédrale du Mans | Notre Dame de la Couture

MERCI, qui vaut 70 fois 7 fois merci

Le texte

 

Monsieur le Curé, Mon Père, Cher Christophe,

Du milieu de l’assemblée pour parler au nom de toute la communauté paroissiale, nous voulons t’adresser ces quelques mots pour te dire notre béatitude de t’avoir eu comme curé pendant toutes ces années.

Oui, bienheureux avons-nous été d’avoir pu t’avoir parmi nous et compter sur ta présence paternelle et chaleureuse.

Chaleureuse à l’image de ta poignée de main, de ta voix et de ton sourire accueillant et prévenant, manifestant un souci constant de l’attention aux autres, et plus encore aux plus fragiles d’entre nous, et parmi eux nos prêtres aînés (notre « très cher chanoine-président du chapitre » Olivier Le Jariel ici présent pourrait en témoigner, tout comme, de leur place au Ciel, nos bienaimés pères Lusseau et Sesboüé).

Bienheureux, nous qui avons été dans la peine ou le besoin, affligés, malades ou en deuil, nous avons été consolés en trouvant auprès de toi une oreille attentive, un cœur qui écoute, réconforte, encourage. Et toujours avec une grande délicatesse et une absolue discrétion.

Malgré un agenda de ministre te faisant courir à droite à gauche, en dehors de ton jogging habituel…, bienheureux avons-nous été de pouvoir compter sur autant de promptitude à tout arrêter pour nous écouter dès lors que nous te partagions une difficulté.

Ta porte était toujours ouverte … mais ta fenêtre aussi ! Il faudra que tu nous expliques un jour comment on peut avoir trop chaud en chemise, en plein hiver, dans la cathédrale !

Bienheureuses familles syriennes et irakiennes que tu as pris l’initiative d’accueillir au sein de notre communauté paroissiale, pour notre plus grande joie ! Et bienheureux frères chrétiens d’Orient pour lesquels tu as œuvré sans compter dans le cadre de notre jumelage.

A l’instar de tous ceux que tu as accompagnés vers les sacrements de la vie chrétienne, bienheureux les baptisés du jour, ils sont devenus enfants de Dieu par la grâce de Dieu … et avec l’aide d’un pasteur doux et pédagogue pour marcher avec eux sur leurs chemins de foi.

Bienheureux, nous qui avons eu faim et soif, non seulement d’avoir pu te rencontrer aux dîners Alpha, repas partagés du dimanche et autres ripailles paroissiales, mais plus encore d’avoir été nourris par tes homélies profondes, lumineuses et incarnées, éclairées par ta connaissance approfondie du judaïsme et par une colossale culture qui te permettait de citer avec évidence tel ou tel poète birman du IVème siècle … bien évidemment inconnu de nos services… (il va falloir que les paroissiens de Changé révisent leurs classiques !).

Oui, merci de nous avoir partagé avec passion ta sensibilité à l’art, à la littérature (… ceux qui ont déménagé ta bibliothèque peuvent en témoigner !) et ton appétence pour la culture d’une manière générale ; culture que tu as eu à cœur de promouvoir en organisant toi-même les évènements ou en encourageant les initiatives des uns des autres :  conférences de Carême, journées Essentiel’Mans, concerts de la Visitation et autres rassemblements culturels nous ont aidé à éveiller notre âme et notre intelligence.

Et c’est sans compter les différents pèlerinages que tu as pu accompagner et qui n’ont pas laissé insensibles ceux parmi nous qui ont eu la chance de pouvoir y participer.

Comme disait le Général, « la véritable école du Commandement est la culture générale » ; alors, oui, et ce n’est plus de Gaulle qui parle, mais Michel Audiard qui vaut bien tous les poètes birmans : « toi Christophe Le Sourt, on peut dire que tu en es un … un vrai chef ! »

Un vrai chef, assurément, tel un Monsieur Loyal soucieux de mettre en lumière les talents des uns des autres et de créer du lien, tant à l’intérieur de la paroisse qu’à l’extérieur avec les communautés religieuses d’autres confessions comme avec les autorités administratives ; l’amicale présence de leurs représentants, ce matin, en atteste.

Toujours à l’écoute des avis des uns des autres … bien que parfois avec un peu de suite dans les idées… (… sans doute une résurgence de quelque sang breton qui pourrait couler dans tes veines…), tu as su nous faire bénéficier du talent de l’homme de communication, particulièrement au cours de ces récents mois de confinement où tes vidéos régulières nous ont aidés à maintenir le lien avec et entre toute la communauté paroissiale.

Bienheureuses ont été les bouteilles de whisky qui ont pu rencontrer un palais amateur et averti ; mais malheureux pâtés ou compotes en conserve et autres mauvais souvenirs de camps scouts qui n’ont pas eu droit de cité au presbytère : vous n’avez pas pu profiter, « les yeux révulsés de bonheur« , des talents d’imitateur et du sens de l’humour à toute épreuve du maître des lieux ; pauvres petits pâtés, vous devrez vous contenter des vidéos sur youtube des vrais Jacques Chirac ou Michel Galabru !

 

Oui, bienheureux avons-nous été de t’avoir eu comme curé et bienheureux sont-ils les paroissiens de Changé de t’accueillir désormais.

 

Aux débuts de ta vie sacerdotale, tu as été vicaire à la Cathédrale, tu en es devenu curé quelques années plus tard ; peut-être aurons-nous le plaisir de t’y retrouver un jour comme « très cher chanoine – président du chapitre » !

 

Enfin, et cela n’aura échappé à personne, tu nous as montré qu’on peut facilement remercier jusqu’à 70 fois 7 fois ! Un hebdomèkontakis hepta, comme le préciserait utilement un exégète étudiant cher à notre cœur.

Oui, nous avons tous pu apprécier tes « merci pour tout ce que vous faites » ou ton aimable « et encore merci » ! »

C’est à notre tour, ce matin, de te dire « merci ! » ; oui, « merci pour ce que tu fais » ! Merci pour ce que tu as fait, et merci pour tout ce que tu feras dans tes nouvelles missions que nous te souhaitons tout aussi fécondes ! Ce MERCI, qui vaut 70 fois 7 fois merci, nous te le disons maintenant par un tonnerre d’applaudissements.