Cathédrale du Mans | Notre Dame de la Couture

Repas inter-paroissial, La Vie en parle


© Julie Franchet pour La Vie
Publié le 16/05/2019 à 11h10 – Modifié le 16/05/2019 à 11h10Sophie Le Pivain

Depuis trois ans, la paroisse Notre-Dame-de-la-Couture, au Mans, propose un repas partagé après la messe. Une manière conviviale de rompre l’isolement de certains croyants.

Les convives commencent à passer le portail grand ouvert de la salle paroissiale ; il est 12 h 15, et la messe vient de s’achever à Notre-Dame-de-la-Couture, dans le centre du Mans (Sarthe). Les habitués se saluent ; ils rejoignent la cuisine afin d’y déposer une baguette de pain, une salade ou un dessert, et prêtent main-forte pour dresser le couvert. Une trentaine d’assiettes sont bientôt disposées sur une longue table, couverte d’une nappe. Deux tables plus petites – l’une pour les plats salés, l’autre pour le sucré – se garnissent de ce que chacun a apporté. Il y a là Anne-Marie, joyeuse retraitée de 65 ans, et son frère Gérard, avec qui elle habite dans un quartier à quelques stations de tramway. On rencontre aussi un couple de retraités, et Julien, 35 ans : récemment arrivé au Mans, ce jeune homme affable a trouvé ici un lieu où nouer des liens.

Christiane est aux petits soins pour les enfants qui ont pris place à leur coin de table ; Gérard converse avec son voisin sur les forains qui bloquent la ville ; Karine répète à qui veut l’entendre que c’est aujourd’hui sa fête et ne tarit pas d’éloges sur ce déjeuner paroissial aux airs de repas de famille : « C’est le seul endroit où je peux trouver des gens bien », affirme cette femme de 41 ans, au parcours chaotique. Diane apporte des assiettes supplémentaires : une cinquantaine de personnes sont finalement présentes. Elle et son mari, François, sont à l’initiative de ce repas. Ils déjeunent ici chaque dimanche avec leurs quatre enfants, âgés de 2 à 8 ans : « Martin Choutet, un ami très engagé sur le terrain social, organisait un repas partagé dans sa paroisse parisienne de Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux. Il m’a alerté sur le fait que beaucoup de gens se retrouvaient seuls le dimanche. C’est en contradiction complète avec ce qu’est l’eucharistie que nous venons de vivre », explique le quadragénaire, un fidèle de cette paroisse réputée bourgeoise, lui aussi engagé auprès des personnes en situation de précarité.

Ni planning, ni organisation, ni responsabilités : chacun apporte un mets à partager, on dresse le couvert, puis on fait la vaisselle ensemble. Et c’est tout !
– François, à l’initiative du repas partagé à l’église.

Au départ, l’équipe de Notre-Dame-de-la-Couture se montrait sceptique quant à la lourdeur de l’engagement nécessaire au projet. Mais François tenait au caractère hebdomadaire de ce repas partagé : « La paroisse n’est pas une famille une fois par mois ! » Selon lui, la bonne santé d’une église se mesure à la présence de trois catégories : « Des pauvres, des enfants et des catéchumènes. » L’initiateur assure qu’il n’y a rien de si extraordinaire à mettre en place pour que ce déjeuner se déroule dans de bonnes conditions : « Ni planning, ni organisation, ni responsabilités : chacun apporte un mets à partager, on dresse le couvert, puis on fait la vaisselle ensemble. Et c’est tout ! »

Quant au curé de l’ensemble paroissial, Christophe Le Sourt, il se dit « plein de joie et de reconnaissance pour toutes les initiatives, dont celle-ci, prises par des laïcs ». Il souligne que de belles histoires ont eu lieu depuis trois ans, comme ce frère et cette soeur, perdus de vue des années auparavant, qui se sont reconnus un jour au repas partagé. Il est 15 heures, le moment de passer un dernier coup de balai. François est heureux : l’un des convives lui a confié que le dimanche était pour lui le jour de la semaine qui passait le plus vite. Mission accomplie.

À Savoir 
Église Notre-Dame- de-la-Couture, 22 rue Berthelot, Le Mans. www.ndcouture.org

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